Dieu, il est affolé quand un homme se perd, comme une maman quand elle perd un enfant. +

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Rome - pèlerinage siloé

Du 4 au 8 juillet 2016, 200 personnes appartenant à 3 communautés vivant de la spiritualité du père Joseph WRESINSKI ont été reçues par le pape François, à la salle Paul VI dans la Cité du Vatican. Moment inoubliable s'il en est...

Sur une proposition de l'A.P.J.W., La Pierre d'Angle, Bonne Nouvelle-Quart Monde et Le Sappel : 3 communautés vivant de la spiritualité du père Joseph WRESINSKI,  ont organisé un pèlerinage à Rome, à l'occasion du prochain centenaire de sa naisance.

                             

                    père Joseph WRESINKI - 1917 - 1988

             fondateur du Mouvement ATD-Quart Monde 

 

Le premier objectif de ce pèlerinage à Rome était de soutenir le pape François dans sa mission qui est la sienne. 

De lui dire combien il est important pour les plus pauvres qu'il continue à leur donner une place dans l'Eglise.

*

 

Pèlerinage SILOÉ

 

Rome, 6 juillet 2016

           

Message pour le Pape François :

 

À notre frère le Pape François,

 

C'est une joie immense pour nous de vous adresser ce message.

Nous sommes un groupe de 200 personnes qui désirons vous rencontrer, mais en réalité nous sommes beaucoup plus nombreux. Beaucoup d'autres personnes sont restées en France. On vient vous voir avec tous les pauvres de France et du monde dans notre cœur.

 

Qui sommes-nous ?

Nous appartenons à des groupes différents. Ce qui nous rassemble, c'est de vouloir suivre Jésus par le chemin que nous a ouvert le Père Joseph Wresinski. Il nous a rappelé que les pauvres avaient un trésor à révéler au monde. Nous croyons, comme lui, que si nous voulons une Église universelle, il faut commencer par y inviter les plus pauvres et les plus rejetés.

La trop grande pauvreté, la misère, détruit les personnes, et elle déchire nos familles. La misère nous prend nos enfants qui sont souvent placés dans des institutions ou des familles d'accueil, et nous ne sommes plus que des parents à temps partiel. On nous vole l'éducation de nos enfants. C'est notre plus grande souffrance. On bataille sans cesse dans notre vie. « Moi, si j'avais pas la foi, je serais mort." 

Nous sommes inquiets pour nos enfants et pour nos jeunes. Ils devraient avoir toute leur place dans l'Église et dans la société. Nous voudrions qu'ils aient la même chance que les autres de pouvoir vivre les sacrements, même s'ils ne savent pas lire ou s'ils ont moins de connaissance que les autres.

Le regard des autres nous couvre de honte. On nous dit que nous sommes responsables de notre situation, alors on se renferme sur nous-mêmes et beaucoup n'osent plus entrer dans les églises. On ne veut pas déranger. Si on entre dans une église pour prier, on y entre quand il n'y a personne.

Mais quand on est ensemble, quand on a la parole, et que notre parole est respectée, quand on nous demande notre avis, nous retrouvons notre dignité et de la force, et la misère commence à se détruire. Dans nos groupes, on peut se confier quand on a des soucis parce qu'on a confiance. On est comme une grande famille. Il faudrait créer beaucoup de groupes comme les nôtres où les plus pauvres ont leur place.

Nous savons que le chemin est long pour détruire la misère. Certains d'entre nous avons une vie de pauvreté qui remonte à nos parents et grands-parents. Il faut du temps pour se reconstruire.  

Nous croyons très fort à la force du pardon, parce que si on est toujours en conflit avec soi ou avec les autres, on ne peut pas avancer. Mais le problème du pardon c'est que c'est très difficile, surtout quand il y a eu des séparations à long terme. Le pardon c'est une force qui nous fait dépasser nos capacités. Le pardon et la foi, c'est l'amour, et l'amour peut nous aider à faire sécher nos plaies.

Dans nos groupes nous avons le souci constant de toujours aller chercher celui qui n'est pas là, le plus pauvre, le plus isolé, le plus oublié. Les pauvres il faut aller les chercher parce qu'ils sont cachés. Il y en a dans les prisons, dans les hôpitaux psychiatriques, là où il y a de la violence et de la drogue. Il faut aller là où Jésus nous pousse à aller. Jésus va souvent dans les endroits isolés auxquels personne ne fait attention, dans les endroits perdus. C'est là que Jésus se trouve, dans les endroits qui font peur. Souvent on n'ose pas y aller jusqu'au bout. On a peur des pauvres parce qu'on ne les connait pas. C'est pour cela qu'il faudrait organiser beaucoup de rencontres entre riches et pauvres. 

Nous croyons que c'est la justice et le respect de tous qui amènera la paix sur la terre.

 

Ce que nous espérons de l'Église 

Nous savons que nous partageons avec vous ce souci des plus pauvres. Et de cela nous vous remercions. Nous vous remercions de rappeler sans cesse que les pauvres sont les bien-aimés de Dieu et que leur présence et leurs paroles sont importantes. Nous ne voulons pas seulement une Église pauvre pour les pauvres mais une Église pauvre avec les pauvres. Une Église pour tout le monde, où les plus pauvres seront les premiers invités, pour être sûr de n'oublier personne.

Nous vous remercions de donner l'exemple. Vous allez dans les petites rues et les quartiers dangereux, tout le monde voit que vous n'avez pas peur des pauvres et cela nous encourage beaucoup et nous redonne de l'honneur. 

Pour bien vivre, on a besoin d'autre chose que du matériel : on a besoin d'avoir une place et d'exister avec les autres. On a besoin de chaleur dans le cœur. Nos cœurs ont faim de la parole de Dieu.

On peut devenir des commentateurs de la Parole de Dieu. Souvent nous faisons l'expérience que dans l'Évangile nous voyons et entendons des choses que les autres n'entendent pas ou ne voient pas parce que nous lisons et comprenons l'évangile avec notre vie et notre expérience.

Nous ne voulons pas être des assistés, car nous croyons que « personne n'est trop pauvre pour n'avoir rien à donner ». Dans nos groupes nous faisons l'expérience de la joie d'être ensemble, de partager l'Évangile et la prière. Maintenant nous vous demandons non pas d'être servis mais de pouvoir servir à notre tour. N'hésitez pas à solliciter des ouvriers comme nous. Nous croyons que nous pouvons vous aider dans votre mission.

Les pauvres, il ne faut pas attendre qu'ils viennent tous seuls à l'Église. Ils ont trop honte. Il faut aller les chercher, les inviter, les respecter et croire en eux. Il faut aller les chercher derrière les clôtures et les accepter tels qu'ils sont.

En France nous avons vécu un grand événement en 2013 : Diaconia. Et c'était formidable parce que les pauvres ont eu une place très importante. Il faut continuer sur ce chemin pour que les pauvres aient une vraie place dans l'Église, pas seulement pour un grand événement mais tous les jours. On voudrait une Église humble et pas orgueilleuse où les pauvres et les riches soient égaux et se respectent même si on n'est pas bien habillés.

Des amis qui ne vivent pas la pauvreté ont choisi de cheminer avec nous. Voilà leur témoignage : « Notre joie d'être engagés avec les plus pauvres vient sans doute du fait qu'ils vivent une intimité particulière avec le Seigneur, à laquelle il nous font participer. Elle se vit souvent au pied de la croix, partageant leur impuissance face à l'abîme de leur quotidien de misère. Mais parce qu'ils sont en ce lieu-là, ils perçoivent Dieu d'une manière qui leur est propre et qui nous Le révèle. Ils nous ramènent sans cesse à cet essentiel de l'Évangile: vivre la fraternité, le pardon, la gratuité de l'amour. Nous nous émerveillons continuellement de cette force de vie qu'ils puisent en Dieu, de leur acharnement à croire et à aimer encore, malgré tout ce qui s'y oppose dans leurs vies. Si leur souffrance est dense, leur joie ne l'est pas moins ! Elle nous semble toujours jaillir comme une victoire, une résurrection ! Seule leur présence au cœur de la communauté lui donne cet incomparable goût du Royaume... »

Nous pensons qu'il faudrait former les prêtres pour qu'ils découvrent que nous avons des richesses à partager.

Nous voudrions vous demander :

- De ne pas oublier de nous donner une mission. Même pauvres, nous pouvons recevoir une mission et devenir serviteurs de l'Évangile.

- De regarder ce qu'a fait et dit le père Joseph Wresinski et que l'Église le reconnaisse.

- De rappeler à l'Église de France que Jésus souffre à la porte de nos églises si les pauvres sont absents.

                               

Encouragements

Nous prions beaucoup pour vous, comme vous nous l'avez demandé. Nous demandons à Dieu de continuer à vous donner du courage et de l'audace.

Tous les jours, nous remercions le Seigneur notre Dieu, de nous avoir donné un pape comme vous. Maintenant nous savons que notre place est dans l'Église.

On vous aime. Ne changez pas, continuez à parler comme vous le faites. 

Pour finir nous vous bénissons de tout notre cœur.

 

Le Sappel

La Pierre d'Angle

Bonne Nouvelle-Quart Monde

 

        

 

 

Message de François aux pèlerins de SILOE : 

              

Avec les responsables qui vous accompagnent, vous donnez un beau témoignage de fraternité évangélique dans cette démarche commune de pèlerinage. Car vous êtes venus en vous portant les uns les autres. Les uns en vous aidant généreusement, en offrant de leurs ressources et de leur temps pour vous faire venir ; et vous, en leur donnant, en nous donnant, en me donnant Jésus lui-même.Car Jésus a voulu partager votre condition, il s'est fait, par amour, l'un d'entre vous : méprisé des hommes, oublié, compté pour rien.

Lorsqu'il vous arrive d'éprouver tout cela, n'oubliez pas que Jésus l'a éprouvé lui aussi comme vous. C'est la preuve que vous êtes précieux à ses yeux, et qu'il est proche de vous. Vous êtes au coeur de l'Eglise, comme disait le Père Joseph Wresinski, car Jésus, dans sa vie, a toujours donné la priorité à des gens qui étaient comme vous, qui connaissaient des situations semblables. Et l'Eglise, qui aime et préfère ce que Jésus a aimé et préféré, ne peut être en repos tant qu'elle n'a pas rejoint tous ceux qui connaissent le rejet, l'exclusion et qui ne comptent pour personne.

Au coeur de l'Eglise, vous nous permettez de rencontrer Jésus, car vous nous parlez de lui, non pas tant par les mots, mais par toute votre vie. Et vous témoignez de l'importance des petits gestes, à la portée de chacun, qui contribuent à édifier la paix, rappelant que nous sommes frères, et que Dieu est notre Père à tous.

Il me vient à l'esprit d'essayer d'imaginer ce que les gens pensaient en voyant Marie, Joseph et Jésus sur les routes, fuyant en Egypte. Ils étaient pauvres, ils étaient éprouvés par la persécution : mais là, il y avait Dieu.

Chers accompagnateurs, je veux vous remercier pour tout ce que vous faites, fidèles à l'intuition du Père Joseph Wresinski qui voulait partir de la vie partagée, et non pas de théories abstraites. Les théories abstraites nous conduisent aux idéologies, et les idéologies nous conduisent à nier que Dieu s'est fait chair, l'un de nous ! Car c'est la vie partagée avec les pauvres, qui nous transforme et nous convertit.

Et pensez bien à ça ! Non seulement vous allez à leur rencontre - même à la rencontre de celui qui a honte et qui se cache -, non seulement vous marchez avec  eux, vous efforçant de comprendre leur souffrance, d'entrer dans leur disposition intérieure ; maisencore vous suscitez autour d'eux une communauté, leur rendant, de cette manière, uneexistence, une identité, une dignité. Et l'Année de la miséricorde est l'occasion de redécouvrir etde vivre cette dimension de solidarité, de fraternité, d'aide et de soutien réciproque.Frères bien aimés, je vous demande surtout de garder courage, et, au milieu même de vosangoisses, de garder la joie de l'espérance. Que cette flamme qui vous habite ne s'éteigne pas ; car nous croyons en un Dieu qui répare toutes les injustices, qui console toutes les peines et qui sait récompenser ceux qui gardent confiance en lui.

En attendant ce jour de paix et de lumière, votre contribution est essentielle pour l'Eglise et pour le monde : vous êtes des témoins du Christ, vous êtes des intercesseurs auprès de Dieu qui exauce tout particulièrement vos prières.

Vous me demandiez de rappeler à l'Eglise de France que Jésus est souffrant à la porte de nos Eglises si les pauvres n'y sont pas. « Les trésors de l'Eglise, ce sont les pauvres », disait le diacre romain Saint Laurent.

Et enfin, je voudrais vous demander une faveur, plus qu'une faveur, vous donner une mission : une mission que vous seuls, dans votre pauvreté, serez capables d'accomplir. Je m'explique : Jésus, parfois, a été très sévère et a réprimandé fortement lespersonnes qui n'accueillaient pas le message du Père. Ainsi, de même qu'il a dit cette belle parole « bienheureux » aux pauvres, à ceux qui ont faim, à ceux qui pleurent, à ceux qui sont haïs et persécutés, il en a dit une autre qui, de sa part, fait peur ! Il a dit « malheur !» Et il l'a dite aux riches, aux repus, à ceux qui maintenant rient, à ceux qui aiment être loués (cf. Lc 6,24-26), aux hypocrites (cf. Mt 23,15 sq).

Je vous donne la mission de prier pour eux, pour que le Seigneur change leur coeur.

Je vous demande aussi de prier pour les responsables de votre pauvreté, pour qu'ils se convertissent !

Priez pour tant de riches qui s'habillent de pourpre et qui font la fête dans de grands festins, sans se rendre compte qu'à leur porte il y a beaucoup de Lazare, avides de se nourrir des restes de leur table (cf. Lc 16,19 sq).

Priez aussi pour les prêtres, pour les lévites qui, en voyant cet homme battu à moitié mort, passent outre, en regardant de l'autre côté, parce qu'ils n'ont pas de compassion (cf. Lc 10,30-32). A toutes ces personnes, et aussi, certainement, à d'autres qui sont liées négativement à votre pauvreté et à tant de douleur, souriez-leur avec le coeur, désirez pour eux le bien et demandez à Jésus qu'ils se convertissent. Et je vous assure que, si vous faites cela, il y aura une grande joie dans l'Eglise, dans votre coeur et aussi dans la France bien aimée.

Tous unis, maintenant, sous le regard de notre Père du ciel, je vous confie à la protection de la Mère de Jésus et de Saint Joseph, et je vous donne de tout coeur la Bénédiction Apostolique.

Et nous prions tous ensemble le Notre Père.

(Notre Père en Français.)

Bénédiction en Français.

 

                                 © Copyright - Libreria Editrice Vaticana

 

 

Quelques semaines plus tard, nous retrouvons des participants à ce pèlerinage, voici ce qu'ils retiennent de cet évènement fort pour eux :

Les pèlerins

Quand on regarde  les photos, c'est plein de couleurs et d'énergie, les gens ont l'air heureux ! Il y avait des gens de toute la France, nous étions 200 personnes de tous les âges, des adultes, des jeunes et des enfants.

            

Un moment très fort a été la procession sur la place Saint Pierre, le premier jour, on se préparait à passer la porte de la Miséricorde. On ne savait pas très bien où on allait. Qu'est-ce qu'il y avait derrière cette grande porte ? Certainement un trésor.

           

            

                                     

Et puis après le passage de la porte, dans la basilique, ça a été une explosion de joie avec le chant Misericordia qu'on chantait de tout notre cœur. Les touristes nous regardaient passer avec étonnement.

             

Dans le monde, on est des gens sans importance, et là on nous regardait comme des rois. On était un peuple en marche et on était fier.

               

L'audience avec le pape

Pourquoi  on est allé voir le pape ?

                 

Parce qu'il veut connaître plus le monde des pauvres, il écoute toutes les misères du monde. Et c'est important pour lui de connaître Siloé.

On était attentifs à ce qu'il allait nous dire et on attendait d'être bénis par lui.

           

Quand il nous a parlé, il avait un papier, mais au lieu de regarder son papier, il regardait le peuple qu'il avait devant lui, les jeunes qui lui parlaient.

            

C'était Mélissa qui parlait, elle était magnifique. On peut être pauvre d'un côté et riche de l'autre. Mélissa, elle était riche des paroles qu'elle allait donner au pape.

                         

 

On se demandait  s'il allait descendre de son estrade, et il est venu vers nous. Il a pris du temps avec nous. Il a serré la main à chacun, c'était symbolique. Il était  vraiment présent à chaque personne pour une vraie rencontre, il sentait de quoi la personne avait besoin. Ce pape, il est humble et il nous aime comme Jésus.

             

Le cadeau

Ce qui est extraordinaire au Sappel, c'est qu'on mène les projets jusqu'au bout !

             

On a galéré, mais pour finir le livre est arrivé entre les mains du pape. On ne se croyait pas capables, mais on s'est surpassé. Même si son secrétaire le faisait se dépêcher, le pape a pris le temps de regarder ce «  livre d'or », parce que c'est l'évangile qui est dedans. Il a été surpris et émerveillé, c'était beau à voir. André avait dit : «  on va faire un livre pour éblouir le pape » C'est bien ce qui s'est passé.

             

              

 

La mission

Le pape nous a donné une mission qui est dure à recevoir. D'abord il a dit que l'Église n'existerait pas sans les pauvres. Et puis il nous a demandé de prier pour le cœur des riches, pour qu'ils soient plus pauvres. Il  nous a demandé de prier pour que les riches et les pauvres soient au même niveau.

          

 

La prière

On était contents d'apporter les intentions de prières de chacun et de les offrir au Seigneur, là-bas à Rome, en les confiant à des religieuses.

Ce pèlerinage, c'était l'occasion de prier ensemble. Toutes ces mains levées sont comme une prière pour le monde. Et  les moments de cœur à cœur avec Dieu étaient précieux, soit pendant les messes, les processions ou bien près du tombeau de Saint Benoît Labre.

             

            

Nous étions en communion de prière : ceux qui étaient à Rome et ceux qui étaient à Lyon.

 

Merci

Il n'y a pas de mots assez forts  pour remercier !

Merci, pour avoir rendu la joie du pèlerinage possible !

Merci à ceux qui ont l'idée de ce pèlerinage, merci à ceux qui l'ont si bien organisé, merci à ceux qui ont donné de l'argent pour qu'on puisse le faire !

              

Merci à ceux qui nous ont accompagnés, on a besoin d'eux. Ils  sont attentifs, ils nous écoutent et ils nous apprennent sur Dieu. Il faut bien que quelqu'un nous apprenne !

            

Merci aux jeunes d'être venus avec nous, car c'est l'Église de demain.

            

 

 

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