« Voici je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte... » +

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Le sappel

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No 67
journal du sappel / Avril 2006 Journal

Editorial

RÉSURRECTION.

Son allure était un peu lourde et maladroite. De petite taille, un corps tout en rondeurs, elle manquait toujours de « culbuter » comme elle disait en se moquant d’elle-même. Bien souvent ses membres s’étaient foulés, tordus, cassés...

Ce jour-là, c’était fête ! La fête qui clôturait la retraite d’été au Sappel. Madeleine avait participé à un atelier théâtre durant la semaine. Pour lancer la soirée, elle avait accepté de mener une danse en l’improvisant, sur un thème musical qu’elle ne connaissait pas... Madeleine était au centre de l’espace devant la maison, tout de blanc vêtue et nous étions invités à suivre chacun de ses mouvements. Repliée sur elle-même, elle esquissa d’abord de petits gestes, se dépliant et s’ouvrant lentement. Chacun de ses mouvements était mesuré, gracieux... Nous la suivions. Nulle maladresse mais une sorte de grâce qui l’habitait complètement et à laquelle elle semblait consentir de tout son être... Elle se dépliait, se déployait et nous la suivions. Elle nous emportait littéralement dans un large mouvement d’envol vers de grands espaces, autant que la musique nous transportait et nous donnait des ailes. Quel moment inoubliable ! Quelle parabole aussi : cette femme au centre, qui du fond de sa vie chaotique nous élevait tous vers le ciel !

Depuis l’oiseau a de nouveau touché durement le sol. En nous, reste gravé ce moment de lumière sur la montagne dont nous avons été les témoins éblouis. Moment de lumière que cette transfiguration d’un être, transfiguration avant d’autres Passions, transfiguration, prémices de Résurrection.

Geneviève Davienne.

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