EDITORIAL : UNE BONNE NOUVELLE !
Au plein milieu de la nuit, le téléphone sonne ; je me lève en sursaut dans la crainte d’une mauvaise nouvelle ; je décroche, une voix très claire, masculine mais inconnue m’annonce : « Je voulais vous dire que je suis heureux car je suis toujours en vie, je remercie Dieu qui a permis çà ! » Interloqué, je lui demande à qui ai-je l’honneur. « J’ai rencontré une dame qui m’a sauvé la vie, sans elle je serais mort ce soir. Elle m’a donné votre numéro pour que je vous appelle en cas de besoin. » Un peu agacé d’être dérangé si tard, je lui réponds : « Je suis heureux de vous connaître, mais il ne faut pas m’appeler à cette heure-ci » Vexé il conclut : « Et bien ne vous inquiétez pas, vous n’aurez plus de mes nouvelles ! » Puis il raccroche.
Enfin, totalement réveillé, je m’en veux de ne pas avoir été à la hauteur de la joie de cet homme de la rue qui avait probablement décidé de se suicider et qui a été raccroché à la vie par cette dame que je connais bien. Je réalisais que j’aurais bien accepté d’être dérangé en pleine nuit par une mauvaise nouvelle, que j’aurais été plein de compassion pour la personne en détresse... mais pour une bonne nouvelle, j’étais agacé ! Cela me rappelait, le temps où nous étions « parents d’ados », lorsque parfois à la fin d’une longue journée, nous aspirions à rejoindre notre lit, et c’est précisément ce moment-là que l’un deux choisissait pour venir nous parler de choses intimes et profondes ; et nous avions bien du mal à l’écouter.
La « bonne nouvelle » de Jésus né dans notre monde ne vient-elle pas parfois nous déranger ainsi ! On a tellement l’habitude d’écouter et de propager ce qui ne va pas qu’on est parfois dérouté par un appel à se réjouir de tout notre cœur. Noël ! Noël ! sonne au milieu de la nuit pour nous, pour tous les peuples, nous laisserons- nous surprendre ?
Dominique PATURLE